« Il est
simple, naturel, disponible et il est plus beau qu’à la télé ! » Elodie,
14 ans et demi, en a les yeux encore tout équarquillés. Elle et une partie
de sa classe de 3e du collège Joliot-Curie ont profité de la grève dans
l’établissement, hier, pour assister au tournage du dernier clip du chanteur
Calogero, tourné pendant deux jours dans la cité du 6 et dans un café de la
cité du 5.
« A part Simon Colliez, on n’a pas beaucoup l’occasion de voir des stars
à Calonne-Ricouart », lance Maxime, 15 ans, tout content d’avoir fourni
son VTT pour les besoins du tournage. « Ça montre les cités minières,
c’est un hommage aux mineurs », note encore Alexandra, 15 ans.
Les enfants auront apprécié la disponibilité de leur idole, toujours
d’accord pour un autographe ou pour aller dire bonjour à une dame malade qui
ne peut pas sortir de chez elle.
Une équipe composée d’une vingtaine de techniciens et de membres de la
production parisienne ont déballé leur matériel, rue d’Hesdin avant-hier
soir et rue Lécrivain hier, tournant des scènes d’intérieur dans une maison
de la rue Saint-Paul et, hier soir, dans un café de la cité du 5.
Le choix de Calonne-Ricouart a été le fruit d’un travail de prospection de
la part d’Eric Lepelletier, régisseur général. « On voulait trouver un
endroit qu’on ne puisse pas vraiment situer, qui pourrait faire penser à
l’Angleterre, à l’Irlande ou à la Belgique. On n’a rien trouvé sur Paris,
alors on est monté sur Valenciennes mais il nous fallait quelque chose de
plus authentique. Alors, par hasard, on a entendu parler de Calonne-Ricouart.
Grâce au contact établi avec le maire, les pistes se sont très vite
débloquées. »
Une rue sans voitures
Aux abords du tournage, Louis, riverain, râle bien un peu parce qu’« on
nous coupe toute la circulation pour trois minutes de télé. » Mais la
curiosité l’emporte pour un spectacle peu banal, qui plus est dans une rue
minière délestée de ses véhicules. « Les gens ont été très compréhensifs
», constate le régisseur.
Une quinzaine de comédiens ont été engagés pour l’occasion. Ils viennent de
la région (par l’intermédiaire de la branche spectacles de l’ANPE à Lille)
et de Paris, mais on y trouve aussi cinq jeunes figurants calonnois.
Certaines contributions ont été plus inattendues comme la présence, hier
matin sur la chaussée de la rue Lécrivain, de deux chevaux en provenance du
centre équestre. « Ils sont passés devant nous hier soir ; on s’est dit
qu’il feraient bien dans le décor du clip », explique Eric Lepelletier.
Le clip vidéo de Calogero accompagne la chanson Tian’anmen. «
C’est un chant d’espoir, précise le chanteur, de retour dans sa loge.
On a tous nos problèmes quotidiens, on se retrouve tous face à des chars
sauf qu’il n’y a pas de caméra pour les montrer. » Le choix de la région
lui paraît tout naturel, vu la popularité qu’il rencontre ici, comme en
témoigne son dernier passage à Bruay-La Buissière. Après le montage, le clip
de Calogero, d’une durée de trois minutes trente, sera diffusé dans un mois
sur M6.
Ph. B.
La maison de disques de Calogero ne nous a pas autorisés à publier de photos
du tournage de ce clip-vidéo. |