ELLES n’en croyaient pas leurs yeux, hier, les
collégiennes de Joliot-Curie à Calonne-Ricouart, près de Bruay-La Buissière.
A deux pas de chez elles et grève au collège aidant, elles ont pu rencontrer
l’une de leurs idoles : Calogero en personne.
Pour le tournage de son clip Tian’anmen, le chanteur et sa société de
production ont choisi une ville typique des mines, en plein coeur de la cité
du 6.
« Nous avons prospecté à Paris mais aucune rue ne nous donnait un aspect
aussi authentique », explique Yves Darondeau, de la société Bonne
Pioche, productrice du clip. Les pérégrinations du régisseur général, Eric
Lepelletier, l’ont mené d’abord du côté de Valenciennes mais là encore,
aucun quartier n’a emporté l’adhésion. De bouche à oreille, Calonne-Ricouart
a été cité comme une ville où l’habitat traditionnel des mines serait
parfaitement restitué. « Il nous fallait un endroit qui ne soit pas
identifiable, qui fasse penser à l’Angleterre comme à l’Irlande ou à la
Belgique. »
Figurants locaux
En
arrivant sur place, le régisseur a trouvé son bonheur. Il ne restait plus
qu’à faire venir la vingtaine de techniciens et à embaucher la quinzaine de
comédiens en provenance de la région lilloise (par le biais de l’ANPE
spectacles) ou de Paris. Cinq jeunes figurants calonnois ont pu participer
au tournage qui s’est déroulé en extérieur, dans deux artères
caractéristiques de l’habitat minier, et en intérieur, dans une maison des
mines et dans un bar tout proche.
L’ambiance, volontairement proche des gens (on voit Calogero déambuler le
long du trottoir) laisse deviner le choix artistique du chanteur. «
Tian’anmen, c’est parce que nous avons tous des chars face à nous au
quotidien sauf qu’il n’y a pas de caméra. Ce n’est pas une chanson politique
mais un chant d’espoir », résumait Calogero entre deux prises.
Ce clip vidéo d’une durée de trois minutes trente (calée sur le temps de la
chanson) a été tourné en deux jours. Le dernier plan a été filmé hier soir.
Dans un mois, après le montage, il sera diffusé sur M6.
Dans la rue Lécrivain, la curiosité était de mise chez les habitants. «
Sauf qu’on nous coupe la circulation pour trois minutes », râlait Louis
tandis que Frédéric, autre riverain, voyait les choses du bon côté : « Il
ne se passe jamais rien par ici. C’est pas tous les jours qu’on a une star.
»
Ph. B. |